Sabre d’Officier des Régiments d'Eclaireurs de la Garde Impériale




Ce sabre d'officier pourrait être attribué aux régiments d'éclaireurs à cheval de la Garde Impériale, selon la planche de Christian Ariés.

Sous un des oreillons de la garde figure, gravée, une étoile stylisée, symbole des éclaireurs.

Un joli sabre de cavalerie légère du Premier Empire.

Il se distingue par une monture à branche unique avec une calotte étranglée finissant par une coupole en forme de côte de melon.

La poignée quadrangulaire est en bois, façon ébène quadrillé, la calotte est surmontée de belles "côtes de melon, le quillon de la branche principale est recourbé en bouton en forme de lingot.

La branche de garde est à angle droit avec la croisière, fixée par crochet dans la calotte.








Pendant la retraite de Russie, les armées impériales sont régulièrement prises à partie par les détachements de cosaques, régiments de cavalerie légère très mobiles et destinés à la reconnaissance.

Très impressionné, Napoléon Ier décide à son retour en France de créer les Éclaireurs de la Garde impériale, trois régiments de cavalerie, qui seraient l'équivalent des cosaques.

La formation de trois regiments d'éclaireurs est décidée en 1813.

Le premier régiment sera réuni aux Grenadiers à Cheval et sera vêtu comme les Gardes d' Honneurs, avec un habit-veste en drap vert fermé sur le devant par neuf boutons blancs.



1er Régiment d'Eclaireurs de la Garde Impériale par Benigni ©




Le second régiment sera réuni aux Dragons et aura l'uniforme semblable à celui des Chasseurs de la Ligne.

Eclaireur du 1er régiment, jeune garde,
équipé d'une lance sans flamme
par  Roussetot.
En Janvier1814, le 2ème éclaireurs atteint un effectif de 28 officiers et 829 hommes.

Le régiment est vêtu d'un habit-veste vert foncé, identique à celui des éclaireurs de la jeune garde du 1er régiment, la couleur distinctive est le cramoisi, c'est-à-dire rouge foncé.

Les officiers sont vêtus de la meme façon avec un drap plus fin et tous ce qui est jaune pour la troupe...est or pour les officiers.

Le troisième régiment, constitué de Polonais, sera rattaché au Premier régiment de Lanciers Polonais de la garde appelé aussi "éclaireur-lanciers", portant l'uniforme des Lanciers de la Ligne.

Contrairement aux deux autres régiments il n'a pas de colonel à sa tête mais uniquement un major-commandant, le chef d'escadron Jean Kozietalski, son colonel est le général de division comte Vincent-Corvin Krasinski, colonel du 1e lanciers de la Garde.




Le troisième régiment porte la tenue à la polonaise, kurtka bleu foncé, collet, revers, parements et passepoils cramoisis, contre épaulette blanche; seules les recrues issues du 1er lanciers de la garde portent l'aiguillette à l'épaulette blanche.

Major (Lieutenant-Colonel)
du 2ème Régiment
Les trompettes ont le kurtka bleu de ciel et cramoisi, les sous-officiers ont la tenue des chevau-légers lanciers polonais de la vieille garde.

Les pantalons sont gris, garnis de basane, ne comportent pas de bandes cramoissies.

Le czapska est semblable à celui des lanciers rouges de la jeune garde, à la couleur près. Les officiers sont vêtus comme les officiers polonais de la vieille garde, tout ce qui est blanc dans la tenue de la troupe est argent chez eux.

Enfin, l'armement du 3ème éclaireurs est identique à celui des deux premiers régiments.

Tous les hommes sont armés du sabre modèle an XI de cavalerie légère. Les éclaireurs de 1e rang sont équipés en plus d'une lance modèle 1812 sans flamme, et d'un seul pistolet, en général un modèle an XIII de cavalerie, suspendu par le pontet de sous-garde au porte-mousqueton, les éclaireurs ayant les chevaux équipés d'un harnachemenl simplifié ne possèdent pas de fontes à leurs selles.

Le pistolet est l'unique arme à feu pour les gradés, les trompettes et tous les hommes non équipés d'un mousqueton.

Colonel Claude Testot-Ferry par Benigni ©


Le Colonel Claude Testot-Ferry  est chargé d'organiser la création du 1er Régiment d’Eclaireurs de la Garde Impériale.

A la bataille de  Craonne et Arcis-sur-Aube, il reçut 22 coups de sabre durant cette journée mais les régiments d'éclaireurs à cheval de la Garde Impériale remportèrent une belle  victoire et se firent remarquer de l'Empereur.




Il pourrait s'agir d'un sabre du 1er ou 2 ème Régiment.

Le sabre est simple avec sa monture à une branche, ornée d'une cannelure à l'arrière; avec une petite étoile stylisée, symbole des éclaireurs figurant sous l'un des oreillons...un beau spécimen de sabre du Premier Empire.






Eclaireur du 2 ème Régiment par Benigni ©





Le sabre a une lame courbe de 79 cm à dos plat et un pan creux...elle est bleuie et gravée de foliacés et trophées militaires, pour un poids de 0.62 kg sans fourreau.

C'est donc une arme trés légère, trés équilibrée et maniable.

Une belle arme pour un officier au léger gabarit, sachant que les éclaireurs en théorie devaient mesurer plus de 1m 70, beaucoup ne faisaient pas cette taille, comme on peut en deduire des écrits du Capitaine  Jean-Roch Coignet.


Le fourreau est entièrement en laiton avec un dard asymétrique en fer.


Ensemble des Eclaireurs




Ce sabre n'est pas resté longtemps au fourreau, les régiments d'éclaireurs, depuis leur création en 1813, vont participer à presque toutes les batailles de la campagne de France, souvent parmi la cavalerie de la garde.

Ils fourniront les plus importants contingents et seront toujours dignes de leurs aînés de la vieille garde. 

Ces régiments vont disparaître avec la 1ère abdication en avril 1814 et ne seront pas reformés durant les Cent-Jours.






Eclaireur du 3ème Régiment par Benigni










Ce site est dédié aux soldats, officiers, généraux et maréchaux de 
l' Epopée Napoléonienne, tombés au champ d'honneur


Sources:

Tradition Magazine no 164