Devenir officier sous le Premier Empire




Etre Officier sous la période napoléonienne

La révolution française a semé de nouvelles espérances, c’est la première armée du XIX siècle à promouvoir autant de sous-officiers et soldats au grade d’officier.

...Napoléon lui-même pensait que la recette du succès de la Grande Armée était liée  au fait que les sous-officiers étaient devenus généraux et  
qu’ils étaient issus du même sérail que les hommes qu’ils menaient.

L’armée anglaise va aussi essayer de promouvoir quelques sous-officiers dans la classe des officiers gentleman…mais ils n’arriveront jamais à s’intégrer à la gentry anglaise ! (revoir la série TV Sharpe à ce sujet).

La promotion sociale rapide de beaucoup d’officiers n’est pas qu’un mythe…aussi beaucoup, au moment du débarquement de l’empereur à Golfe Juan préfèreront rester insensibles à l’appel du chef de guerre plutôt que se tromper de partie et risquer leur bien-être ou une fois de plus leur vie !

Ce sera vrai surtout pour les officiers généraux et supérieurs, les officiers en demi-solde n’auront à nouveau pas grand-chose à perdre et suivront les pas de l’Empereur.


Louis Bonarparte en Colonel du 5 ème Règiment de Dragons


L’origine sociale des officiers, après la fuite des officiers de l’ancien régime, devient très diverse, beaucoup sont issus eux-mêmes de pères militaires mais ils viennent surtout  de familles d’artisans ou marchands et de bien d’autres professions.

Les officiers d’ascendance paysanne représenteront moins de 7% du corps des officiers tout au long de l’Empire.

Les nobles, après 1789 ne représenteront plus que 10% des officiers  dans les armées du Consulat et de l’Empire contre 80 % avant la révolution; 
après avoir été totalement écartés des fonction d’officier durant la période révolutionnaire, car jugés suspects par les gouvernements du moment.

A partir de 1806, lorsqu’une noblesse d’Empire sera mise en place, le nombre d’officiers issus de la noblesse de l’ancien régime sera croissant jusqu’en 1809, le début de l’enlisement en Espagne et du déclin de la Grande Armée.


Et pourtant, jamais la Grande Armée n’aura autant besoin d’un renouvellement de ses cadres qu’après 1810 et surtout 1812 !

La petite noblesse, pour  conserver sa place dévolue parmi l’élite de l’armée, par tradition familiale et soif de gloire et pour assurer sa subsistance, restera très présente parmi les cadres de la Grande Armée.


L’âge moyen de l’entrée sous les drapeaux est de 22 ans et celui des premières épaulettes d’officier de 28 ans.


Mais il existe des écarts très importants dans la promotion.


Officier issu de la Noblesse de l'Ancien Règime

La promotion est plus rapide juste après la révolution, il faut bien combler le plus vite possible le manque de cadres causé par l’émigration ! ainsi les bataillons de Volontaires verront beaucoup de leurs enfants promus officiers !


Sous le consulat et l’empire les promotions seront beaucoup plus lentes et les rangs des officiers directs, issus des écoles militaires viendront gonfler de façon substantielle les effectifs des cadres de l’armée.


Les Ecoles Militaires


Sous l'ancien régime ils existaient treize écoles militaires dans toute la France, être de la noblesse était de rigueur pour son admission.

La révolution ouvrit grandes les portes des écoles sans sélection et ce fut un vrai fiasco, aussi furent elles toutes fermées.
En 1794 fut créée l'Ecole de Mars pour même pas 6 mois, certains élèves ne savaient ni lire ni écrire!...les premiers essais de discrimination positive!

Polytechnique fut créé en 1795 (anciennement Ecole des Travaux Publiques), au départ ce n'était pas une école militaire.

En 1802, apparut l'Ecole Spéciale Militaire de Fontainebleau transférée sous l'Empire à Saint Cyr.

Une autre école militaire fut ouverte Ecole Préparatoire (Prytanée) de la Flèche .
En1809, Napoléon imagine l'Ecole Spéciale de Cavalerie de Saint Germain, transférée à la restauration à Saumur.



Image empruntée au livre "L'uniforme et les
armes des soldats du Premier Empire" chez Casterman ©


Au long de l’empire, dans le cadre de la promotion par le rang… 80 % viennent des sous- officiers mais 20 % sont soldat, caporal ou brigadier ! Il n’est donc pas nécessaire de gravir tous les échelons pour gagner ses galons d’officier mais cela reste très exceptionnel.

Ainsi en 1809,  Louis Francois Baron Lejeune raconte dans son livre "Souvenirs d'un officier de l'empire"l’anecdote suivante :

L'Empereur avait demandé au colonel de faire sortir des rangs les sous-officiers les plus méritants. A mesure que l'Empereur pas­sait devant eux, ces braves lui présentaient fière­ment les armes, répondaient à ses questions, et recevaient avec bonheur ce baptême impérial :” Je te fais officier “.

 Arrivé au septième ou huitième ser­gent, l’Empereur voit un beau jeune homme, à l'œil expressif et sévère, à la tenue ferme et mar­tiale, qui, à son tour, fait résonner son fusil en deux temps et présente les armes. 


« Combien as-tu de blessures » ? dit l'Empereur. 

« Trente », ré­pondit le sergent. 

« Je ne le demande pas ton âge, répliqua l'Empereur avec bonté, je te de­mande combien tu as reçu de blessures»?... 

..Alors, élevant la voix, le sergent reproduit son monosyl­labe : « Trente  » 

Contrarié de cette réponse, l'Empereur dit au colonel :

 « Cet homme se trompe; il pense que je lui demande son âge ». 

« Sire, il a bien compris : il a été blessé trente fois ». 

« Comment ! dit l'Empereur avec surprise, tu as été blessé si souvent et tu n'as pas la croix » ? 


Le sergent alors, regardant sa poitrine, s'aper­çoit que le baudrier de la giberne cache sa décoration, et, tout en le déplaçant pour laisser voir sa croix, il dit à l'Empereur avec énergie :


« J'en ai bien une; mais j'en ai f..... bien mérité une douzaine » ! 

L'Empereur, heureux lorsqu'il rencontrait de tels hommes, dit à celui-ci ces mots sacramentels, en lui tirant amicalement la mous­tache : 

« Je te fais officier ». 

« C'est bien, mon Empereur! vous ne pouviez pas mieux faire », repartit le nouveau sous-lieutenant, en relevant fiè­rement la tête.



Colonel Baron Jacquinot en Colonel du 11e chasseurs à cheval

Il fait ses études à l'École militaire de Pont-à-Mousson, et entre au service en 1791 comme lieutenant au 1er bataillon des volontaires de la Meurthe ; sous-lieutenant dans le 1er régiment des chasseurs à cheval en 1793, lieutenant en 1795 et aide-de-camp du général en chef Beurnonville. Il est capitaine au combat d'Herbach près d'Ulm, et est nommé chef d'escadron sur le champ de bataille.Il est fait colonel du 11e régiment de chasseurs à cheval en 1806...Puis général de brigade en mars 1809...Général de division le 26 octobre 1813.


Après  1812 et la campagne de Russie…on verra à nouveau des carrières fulgurantes, liées à la nécessité de reconstituer l’armée.
On ira même jusqu’à puiser dans les rangs des Lycées pour trouver de futurs nouveaux officiers !

Au début du Consulat, en 1799, lorsque Bonaparte reprend les rênes de l’Armée, la majorité des officiers issus des armées révolutionnaire ont au moins 6 ans d’expérience.

Il a une bonne base et Bonaparte veillera à améliorer la qualité du recrutement via les écoles militaires…en effet le niveau d’éducation est très diffèrent d’un officier à l’autre ! certains ont eu leurs épaulettes liés aux difficultés du moment et à la nécessité de pourvoir les postes….ainsi certains hommes occuperont des postes bien au-dessus de leur compétence.


Officier d'Artillerie en 1792


Les futurs officiers sont  formés militairement et académiquement dans les écoles de Saint Cyr, Saint germain pour les cavaliers, Fontainebleau, Chalons pour l’artillerie et les écoles du Génie.

De 15% à 18 % des officiers sont issus de ces écoles…y compris le cas particulier des Vélites…82 % sont donc issus du rang ! alors que l’Empereur eut souhaité conserver 25% des postes d’officiers aux hommes issus des sous-officiers.


L’officier de Saint Cyr de 1812 reçoit une formation hebdomadaire de 65 heures…mais l’année scolaire n’existe pas et les étudiants arrivent tout au long de l’année…certains ont des connaissances mathématiques des plus sommaires.



Sabre d'Officier du 33 ème Régiment d'Infanterie Légère


On observe une variété très grande quant à l’éducation des élèves…de plus beaucoup ne restent que quelques mois et non pas les deux ans requis d' éducation!

Quant à Polytechnique…la scolarité y est très chère…plus de 1000 francs…la moitie d’une rente annuelle d’un officier de la Légion d’honneur !


Aussi le recrutement se fait parmi les classes les plus aisées, les deux ans ou quatre de formation scientifique préparent en principe aux métiers de Génie et d’Artillerie.

Tout manquement sévère aux règles de discipline et l’élève se retrouve comme soldat dans l’Infanterie de Ligne! (je n'ai pas trouvé de documents sur ce sujet).

A partir de 1804 et 1805, les vélites sont créés , les recrues servent quelques années dans la Garde Impériale…avant d’être nommé sous-lieutenants, il faut débourser 300 francs, c’est moins cher que les écoles militaires…

L' avancement y est plus lent, mais certainement  plus rapide que pour les officiers issus du rang.
Le temps moyen pour obtenir les épaulettes est de 4 à 5 ans pour un vélite.


Une fois nommé officier, l’avancement se fait à l’ancienneté, le conseil d’administration du régiment, après approbation des officiers supérieurs, détermine l’avancement.

Il arrive qu’un Général, Maréchal ou l’Empereur promeuvent  sur le champ de bataille un soldat ou officier mais cela reste exceptionnel.
Ce fut le rêve de promotion et de gloire sous l’Empire qui créera une sorte d’émulation vertueuse basée sur le sens du devoir et du service rendu à la nation puis l’Empire.

Le général Dahlmann dans son uniforme de colonel des chasseurs à cheval
de la Garde impériale ( mort de ses blessures après Eylau) par Albert Gregorius.



Ainsi Jean-Roch Coignet, enrôlé en 1799, fusil d'honneur à Marengo, participant à toutes les campagnes de l'Empire finira Capitaine de la garde en fin de carrière.

Citons aussi le Hussard Jean-Baptiste Guindey, du 10e hussard, qui après de bonnes études à Toulouse, a intégré l'armée en 1803 à 18 ans.

Il est blessé dans de nombreuses batailles...en 1806 à Saalfeld durant la campagne de Prusse, il sabre et tue le Prince Louis-Ferdinand de Prusse, l'idole des jeunes officiers prussiens, violemment anti-français. 

Napoléon, fort satisfait, observe : "S'il me l'avait ramené vivant, je l'aurais nommé officier."

Il ne sera nommé que sous-lieutenant en Avril 1807, il intégrera en tant que Lieutenant en second les Grenadiers à Cheval de la Garde Impériale en 1811. Il décédera à la bataille Hanau en 1813, couvert de coups de sabre au milieu d'une demi-douzaine de cadavres de chevau-légers bavarois.

Les galons d'officiers étaient très chers payés loin des promotions fulgurantes des premières années révolutionnaires.

Sous l’Empire, contrairement aux autres armées européennes, les officiers sont proches de leurs hommes et ont de bonne relations avec eux…ils restent respectés…ceci est aussi lié au fait que le corps des officiers n’est pas fermé au soldat…il n’est pas rare de voir officier et soldats partagés le même repas !...ils sont souvent issus du même milieu social.


La hiérarchie sociale est souvent malmenée, voire inversé, il n’est pas rare de voir des officiers provenant de milieux sociaux plus modestes que certains des sous-officiers sous leur ordre.



Jacques Pierre Romain Denis de Keredern, Général de Trobiand...dit « SANTIAGO » alors Chef d'Escadrons des Chasseurs à Cheval de la Jeune Garde Impériale (portrait en vente chez Bertrand Malvaux)

Il s’engage à l’âge de neuf ans sur la frégate où servait alors son frère aîné François Marie...puis à 18 ans s’engage dans les Hussards de Chamborand!
Second Lieutenant en 1802 puis aide de camp de Davout. Santiago est décoré à Austerlitz et promu Lieutenant des Gardes. Il est nommé Capitaine à Eylau par Napoléon! Nommé chef d’escadron en 1809, il est cité à l’ordre du jour à Wagram.
En 1814, il est Colonel en second du 7ème Hussards, qu’il commande jusqu’en 1815.
Il n’accepta aucun service durant les quinze années de la Restauration.


Tout au long de sa carrière, l’officier côtoie la mort.
Statistiquement elle frappera très fort durant la campagne d’Espagne, la Russie …plus à l'aller que pendant la retraite (notamment à cause du Typhus) et enfin lors de l’année 1813.

La probabilité de mourir au champ d’honneur est supérieure à 10%...un chiffre un peu plus haut pour les officiers d’Infanterie…avec une forte probabilité de tomber sous les balles, boulets, biscaïens, plus que d’un coup de sabre!


Les projectiles variés et l’artillerie en ce début du XIX siècle sont donc à redouter…ainsi le Maréchal Oudinot reçut plus de 25 blessures durant sa carrière:


Balle à la tête à Buxvillers le 6 Frimaire an II.
Jambe fracassée à la prise de Trèves.
Cinq coups de sabre à la tête et au corps, balle dans le corps à Neckrau, le 16 Vendémiaire an IV.
Balle dans la cuisse à Ingolstadt.
Trois coups de sabre sur le bras et deux au col à Gampsheim.
Balle dans la poitrine près de Zurich.
Balle dans l'omoplate à Schwitz.
Balle en pleine poitrine à Zurich.
Balle traversant la cuisse à Hollabrunn.
Jambe brisée et un cheval tué sous lui à Dantzig.
Contusions et un cheval tué sous lui à Friedland.
Coup de sabre au bras à l'île Lobau.
Balle à l'oreille à Wagram.
Grièvement blessé par un biscaïen à l'épaule à Polotzk.
Balle dans le côté à la Bérézina.
Eclat de bois à Plechtenitzow.
Contusion et un cheval tué sous lui à Leipzig.
Les deux cuisses éraflées par un boulet à Brienne.
Balle en pleine poitrine à Arcis-sur-Aube.
Balle à la tête à Bar-sur-Ornain le 28 Mars 1814

Pourtant l’armée de Napoléon est plus proche de celle de César ou d’Alexandre le Grand…que ne seront les troupes engagées par exemple dans la guerre de Sécession américaine…très proche des conflits moderne avec de 
terribles blessures occasionnées par les armes à feu à répétition et la meilleure précision des armes.

La probabilité de mourir au combat sera beaucoup plus forte à partir de 1808 à 1813.




Sabre d'Officier Supérieur d'Etat-Major


Certaines familles d’officiers seront durement frappées telle la famille Delga, les trois frères ( dont deux officiers ) déjeunèrent ensemble avant la bataille de Wagram en 1809.


Jacques l’ainé  de 38 ans est fait général avant Wagram, il y sera blessé et trouvera la mort quelques jours après.


Jean, son frère de 28 ans, ancien élève de Saint Cyr, Capitaine pendant la campagne de Russie y disparaitra.


Joseph Jacques, âgé de 20 ans meurt comme son frère aîné, à Wagram, la tête fracassée par un boulet autrichien.

Beaucoup seront fait prisonniers et il ne fait pas bon tomber entre les mains des Anglais pour finir par 
dépérir sur les pontons de Cadiz ou dans des cales de bateaux désaffectés dans la rade de Portsmouth.

À Cadiz, à bord de taudis flottants, on entassait jusqu'à 1800 prisonniers, qui allaient croupir des années certains jusqu’en 1814 ! au fond de ces geôles maritimes infectes, humides et malsaines, sans hygiène sous une chaleur en été supérieure à 40 degrés.


Il y faisait plus froid à Portsmouth mais le traitement restait identique.





Gabriel Molitor en Capitaine du 4ème bataillon de Moselle 1792

Il s'enrôle, en 1791, dans le 2e bataillon de volontaires de son département ; élu capitaine à l'unanimité, il fait la campagne de 1792 à l'armée du Nord. Puis Adjudant-général l'année suivante à l'armée des Ardennes...il reçut le brevet de général de brigade le 30 juillet 1799. Molitor est nommé général de division en Octobre 1800...puis maréchal de France en octobre 1823.


La vie d’Officier d’Empire n’est donc pas une sinécure et beaucoup sortiront des guerres meurtries et dans des conditions de santé très délabrée, de plus à l’époque on se souciait guère des états de stress post-traumatique.

En ce début de XIX siècle, pour cette nouvelle race d’homme il y a tout à espérer de la carrière militaire…au-delà de la promotion…l’obsession première des officiers est de bénéficier des honneurs avec la remise de la Légion d’Honneur, créée le 29 Floréal an X (19 Mai 1802).

Un légionnaire touche 250 francs, un officier 1000 francs, un commandant de la 

Légion d’Honneur 2000 francs et un grand officier 5000 francs !


Cavaliers du 1er Chasseurs à Cheval
recevant la Légion d’Honneur


Ces revenus sont prévus pour éviter à tout officier un déclassement social…car il représente une nouvelle élite se mêlant à l’élite civile.


Pourtant comme avec Honoré de Balzac et son Colonel Chabert, beaucoup de demi-soldes ou de meurtris de l’Empire seront déclassés socialement au retour du roi.

On  pense que près de 7% des officiers reçurent le ruban rouge.


Nicolas-Joseph Maison en uniforme de Grenadier au Premier Bataillon de Paris
Il passe caporal, sergent-major puis capitaine en 1791.

L’officier de l’Empire est le modèle de la société napoléonienne, le corps des officiers est le vivier pour l’Empereur pour mettre en place une nouvelle classe dirigeante, se mêlant aux bourgeois embrassant le modèle et valeurs de l’Armée.





Le sujet est bien traité dans le film de Ridley Scott «The duellists» ou l’on voit les officiers fréquentant les salons à la mode... où le prestige de l’uniforme et sa masculinité servent de faire valoir auprès des dames des salons littéraires.

Beaucoup d’officiers chercheront d’ailleurs à se marier avec de bons partis bourgeois, après accord du commandement.

L’officier ne peut entrer en épousailles sans accord préalable de son commandement !
Ce dernier enquête et vérifie que la future épouse ne déclasse pas socialement l’officier...une large dote et l’affaire est dans le sac.


Mariée  au bras d'un beau Chasseur à Cheval de la Garde

De plus l’officier a toujours l’espoir en montrant un courage et un dévouement sans borne à l’Empire de faire partie de la nouvelle noblesse d’Empire mise en place en 1808.
Selon certains spécialistes 59% de cette nouvelle élite sera issue des officiers de la Grande Armée.

Les officiers Généraux et Maréchaux seront les mieux nantis et certains comme Augereau, duc de Castiglione accumulera en dotations près de 200 000 francs à l’année.



L’officier de 1815, à la fin de l’empire, est un enfant de la révolution de 1789, une nouvelle élite ayant sauté de nombreuses classes sociales, beaucoup resteront comme cadre dans l’armée car ils sont là pour faire carrière, avec des comportements très variés quant à la fidélité à l’Empereur durant les cent-jours.





Mais pour la majorité des officiers, au moment des choix en 1814, le plus important pour eux sera de conserver leur statut d’officier, salaires et avantages…même sous la gouverne d’ une monarchie.




Sabre d'Officier de Grenadier à Cheval de la Garde

Avec la venue des ultras et des nouveaux jeunes officiers royalistes, il leur sera reproché leur manque d’éducation et de sang noble.
Mais le roi Louis XVIII veillera à soigner et intégrer certains des anciens cadres de l’empire après avoir éliminé de l’armée les inconditionnels de Bonaparte.

D’ailleurs beaucoup finiront comme notables, maire de leur commune députés...un ruban rouge 
à la boutonnière.

Une partie de la légende napoléonienne est à imputer au sort des demi-solde qui représenteront une sorte de promotion sociale avortée, relayée par les écrits de Balzac, empreints de nostalgie et de culte de l’empereur.


A ce sujet, il faut voir ou revoir le magnifique film de Ridley Scott « the Duellists » et plonger dans cette ambiance qui suit la première abdication.


Lire sur ce sujet le texte de François Coppée sur notre site.



Il faudra des décennies aux autres armées européennes pour  démocratiser le recrutement de leurs cadres.


Capitaine aux Grenadiers du 1er Règiment Suisse




Sources :




  • Souvenirs d'un officier de l'empire par Lejeune
  • These de Loic Levent Sorbonne-Paris IV sur les officiers du Consulat et l”empire
  • Bertand Malvaux 
  • Musée de l'Armée, Paris.





Ce site est dédié aux soldats, officiers, généraux et maréchaux de 
l' Epopée Napoléonienne, tombés au champ d'honneur