Sabre d’Officier du 33 ème Régiment Infanterie Légère de la Grande Armée




Sabre d'un officier du 33 ème Régiment d'Infanterie Légère du Premier Empire.

Lame gravée "33ème REGIMENT I……...EGERE", en partie effacée avec trophée et feuillages sur l'autre face.

Il avait conscience de son statut de troupe d'élite par rapport à l'infanterie de Ligne et le manifesta par la beauté et l'originalité de son sabre.

La formation en tirailleur, loin des lignes, faisait une cible facile pour la cavalerie ennemie, aussi les officiers du Léger aimaient à se défendre avec des sabres à lame courbe.

La monture est en bronze doré, à une branche arrondie, ajourée et se terminant en une larme élégante.

Geert Boomgaard, un Hollandais de 111 ans qui mourut en 1899 fut le dernier vétéran des guerres Napoléonienne, un tambour du 33ème Régiment Léger qui faisait partie des 77 hommes de son régiment qui passèrent la Bérésina.


Joli pommeau quadrangulaire


Le pommeau est quadrangulaire, à moulure et courte jupe. Demi-oreillons ornés d’une magnifique large palmette, avec quillon en tampon.

Fuséee en ébène quadrillée.

C'est une monture intéressante car différente des modèles classiques d'infanterie de 1800 à calotte en côtes de melon (voir celui de notre collection).






" 33ème REGIMENT I……...EGERE "





Infanterie Légère en action







La monture, en bronze doré, rappelle les sabres d'honneur offerts à la garde des consuls et aux soldats d'infanterie, monture élégante de Boutet qui inspirera le sabre briquet des Grenadiers à pieds de la Garde des Consuls, avec la terminaison en larme de la branche.

Il en est de même des larges demi-oreillons qui rappellent ceux des sabres d'honneur de 1800 à 1804.

Ce sabre est cité dans le livre "Armes blanches : symbolisme, inscriptions, marquages, fourbisseurs, manufactures " de Jean Lhoste  et Jean-Jacques Buigne.





Infanterie Légère au combat

Lame de 75 cm à faible courbure et large pan creux. Elle est gravée de trophées et feuillages sur une face et sur l’autre porte l’inscription : " 33ème REGIMENT I……...EGERE ".

La lame a un double tranchant encore très aiguisé sur les derniers 10 cm avec des restes de dorures et bleuie au talon.

Fourreau cuir noirci à deux garnitures en laiton découpé en accolade oblique et gravé de filets. Chape à bouton et dard laiton dissymétrique.

Le sabre pèse 0,7kg et 1kg avec fourreau.




En théorie, l'infanterie légère est destinée à opérer dans les terrains difficiles, bois, traversée de cours d'eau, terrain montagneux, mais de fait, elle est très souvent utilisée comme l'infanterie de ligne.

Elle ne diffère de cette dernière que par l'appellation et l'uniforme. Son armement, son équipement, son entraînement et ses missions sont les mêmes.

L'organisation est similaire à l'infanterie de ligne. La principale différence vestimentaire réside dans les revers qui sont bleu foncé dans l'infanterie légère alors qu'il est blanc dans l'infanterie de ligne.








Un sabre courbe pour mener les hommes au combat




À noter que l'infanterie légère est capable de combattre en tirailleur. Elle est souvent placée en avant des bataillons de ligne lors des batailles.

La formation en tirailleur fait d'elle une cible difficile pour les tirs ennemis (mousqueterie ou artillerie), alors que ceux-ci, se trouvant en formation serrée, sont très sensibles à son tir.

En revanche, face à une charge de cavalerie, les tirailleurs ne peuvent pas opposer de résistance efficace. Aussi les officiers aimaient à porter des sabres propres à se défendre efficacement, tel le sabre présenté ici.








Historique du 33 ème Régiment d'Infanterie Légère


Au début de 1808, l’armée française est en difficulté au Portugal,
pays auquel elle doit faire appliquer le blocus envers l’Angleterre.

Prévenant, l’Empereur fait préparer à Metz et Nancy deux brigades d’infanterie provisoires.

Elles ont pour ossature des hommes issus des bataillons de dépôt. Le 27ème léger est « taxé » et il forme, avec certains hommes et nouvelles recrues, un bataillon qui sera inclus dans le 8ème régiment provisoire d’infanterie.

Il est créé à Nancy. Le décret du 5 novembre1807 crée des régiments provisoires dont le 7ème et le 8ème. On les retrouve plus tard dans un 33 ème et ensuite dans un 34 ème d’infanterie légère.

Le 30 septembre 1808, la France est contrainte de signer la convention de Cintra et d’évacuer le Portugal.

Après Baïlen le 8ème régiment provisoire est refondu dans un nouveau 33ème régiment d’infanterie légère. Ce qui reste de ce régiment sera dissout en 1809. Certains rejoindront la
garde du roi Joseph à Madrid (12 janvier 1809).






Hollandais à la Béresina



Lors de l'annexion de la Hollande à la France en 1810, les 7 régiments de ligne hollandaise formeront les régiments français de ligne N° 123, 124, 125 et 126 pendant que le 1er Jagers (régiment léger) avec le premier bataillon du 6 eme de Ligne du Royaume de Hollande formeront le 33ème léger français.

L’intégration des unités d’élite hollandaises répond au souci de Napoléon de marquer concrètement l’appartenance politique de ces territoires à son aire de souveraineté. Le cas des deux bataillons de vélites royaux, formés de fils de militaires hollandais morts en service, d’orphelins et d’enfants trouvés, est tout aussi intéressant.

Incorporés dans la Garde en janvier 1811, ils deviennent en mars le noyau du régiment des pupilles, qui accueille des adolescents tirés des hospices de l’Empire et qui finit par compter, en 1812, 9 bataillons, soit 8 000 jeunes Hollandais, Belges, Italiens, Allemands et Français, versés en partie, en 1813, dans les régiments de tirailleurs.



A Krasnoë, le 17 novembre 1812, durant la campagne de Russie, le 33 ème Régiment d'Infanterie 
Colonel de Marguerye 

Légère en arrière-garde, isolé et encerclé dans la plaine, continuera de combattre sans espoir; sommé de se rendre, il refuse et, selon un témoin, se fait décimer.

A la fin, son colonel Henry Jean-Baptiste de Marguerye voit le général russe qui s'approche de lui:

"Pourquoi avez-vous fait tuer tant de monde ? C'était inutile ! »
 Vous auriez fait comme moi, mon général " »

Cette fière réponse sortait d'une face maquillée de sang, déchirée par une balle qui, traversant une joue, était sortie près de l'oreille opposée.

Un autre coup de feu avait meurtri la poitrine du colonel et un sabre s'était abattu sur lui, le blessant à la cuisse et au ventre. Mais la mort n'avait pas voulu de lui ; il fut prisonnier par les russes...il rentra en France en Aout 1814.


Carrière du Colonel Henry Jean-Baptiste de Marguerye (Source Geneanet.com):

Novice le 11 août 1799 à bord des vaisseaux l'Entreprenant et le Duquesne, volontaire au 5ème régiment de dragons le 16 décembre 1800, employé au corps d'observation de la Garde en 1801, brigadier le 25 octobre 1801, maréchal des logis le 21 mai 1802, sous-lieutenant le 27 février 1804

Il prend part à la campagne de la Grande Armée en 1805, entré au service de la Hollande, devient lieutenant dans la cavalerie de la Garde Royale, aide de camp du Roi de Hollande le 7 juillet 1806, colonel du 2ème régiment de cuirassiers le 1er octobre 1809, est affecté à l'état-major général le 12 mai 1810.

Il revient dans l'armée française après la réunion de la Hollande à l'Empire, commande à titre provisoire le régiment d'infanterie légère le 6 août 1810, incorporé avec le 1er bataillon du 6ème régiment d'infanterie de ligne hollandais pour former le 33ème régiment d'infanterie légère le 18 août 1810, participe à la campagne de Russie en 1812, blessé à la bataille de Krasnoïe le 17 novembre 1812, fait prisonnier de guerre par les Russes, rentré de captivité le 10 août 1814, est nommé colonel du 80ème régiment d'infanterie de ligne le 4 octobre 1814.

Il est remplacé dans ses fonctions aux Cent-Jours et admis au traitement de réforme le 19 avril 1815.



Infanterie Légère aux avant-postes


Le régiment sera anéanti, il ne restera que 77 hommes sur 2200. Reformé le 13 mars 1813, le régiment sera à Hamburg et Mäesrtich sous les ordres du colonel Le Baillif  sous le Commandement en chef de Davout.

En avril 1814 il rejoindra le 68ème de ligne.

Geert Adriaans Boomgaard, un Hollandais de 111 ans qui mourut en 1899 fut le dernier vétéran des guerres Napoléonienne, un tambour du 33ème Régiment Léger faisait partie des 77 hommes qui passèrent la Bérézina.

La bataille de Krasnoë 
est une série d’engagements militaires ayant eu lieu du 15 au 18 novembre 1812 entre l’armée russe commandée par le général Koutousov et la Grande Armée qui subit de lourdes pertes lors de cette dernière phase de la retraite de Russie. Davout y perdit ses effets personnels, dont son bâton de maréchal, et du prestige puisqu’on l’accusa, à tort, d’avoir abandonné Ney.

Napoléon organisa lui-meme la sortie de  Krasnoë  afin de pousser plus à l'Est...puis il revint sur ses pas et le 33ème Régiment Léger avec le 8ème de Ligne fermaient la marche...le 33ème dernier régiment de l'arrière-garde fut bientot laminé par l'artillerie puis chargé par de la cavalerie...il fut anéanti! il ne restera que 77 hommes sur 2200!

Le total des pertes françaises à Krasnoë est estimé entre 6 000 et 13 000 morts et blessés et 20 000 à 26 000 disparus ou prisonniers. Les Français perdirent également près de 200 pièces d’artillerie et une très grande partie de leur train. Les pertes Russes sont estimées à moins de 5 000 mort ou blessés.


Bataille de Krasnoë

Krasnoë est une victoire russe, mais la jugeant très insuffisante, le Tsar Alexandre Ier fut furieux contre Koutouzov lorsqu’il apprit du vieux maréchal que l’armée française n’était pas totalement anéantie...Koutouzov a raté l'occasion de porter le coup fatal!

Néanmoins, en raison de l’immense popularité de Koutouzov dans l’aristocratie russe, Alexandre lui concéda la victoire et le titre de Prince de Smolensk.





Uniformes de l'Infanterie Légère par Mens at Arms ©









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l' Epopée Napoléonienne, tombés au champ d'honneur




Sabre De Sous-Officier de Hussard Modèle 1777 dit 1786, Version Républicaine



Sabre de Sous-Officier de Hussard, modèle 1777 du règlement de 1776 plus communément appelé 1786.

La fabrication de ces sabres ou variantes s'étendra de 1792 à 1802 (AN XI).

 
Sabre et son "cordon de fourrage", les ciselures sur le fourreau
penchent pour un sabre de sous-officier
© SabresEmpire


Ce sabre de Hussard avec garde à une branche n'est qu'un maillon de la chaine commencée en 1750, suivi du modèle de 1767, 1777, 1786 et qui se terminera avec le modèles de l'an IV, viendront ensuite, pour la cavalerie légère, les sabres avec les montures "à la chasseur" avec l'an IX et an XI.

Le sabre présenté n'est pas une arme de dépôt, il témoigne des multiples campagnes auquel il a dû participer à travers l'Europe.

Monture en laiton, garde à une branche à angle droit, calotte à longue queue dite en forme de cuillère. Elle est frappée du poinçon au Coq, poinçon de réception des montures de 1793 à 1799  (le coq est issu du jeu de mot romain, en latin Gallus signifiant coq et Gaulle...le coq devient symbole de la France)

Poignée en bois gainée d'une basane de veau bouillie puis collée et teintée au brou de noix, sans filigrane (tradition hongroise oblige). On peut voir la ficelle sous la basane qui entoure la fusée de bois, certainement du hêtre. Le trou dans la poignée, pour le passage de la dragonne a été supprimé sur ces modèles à la Révolution.

A noter sur ces sabres que le cuir gaine la fusée et remonte à l'horizontale sous le pommeau allongé ( sur le notre le cuir a souffert à cet endroit), style qui disparaitra avec l'Empire.







Oreillons bombés en navette sur la pièce de garde.

Lame courbe à dos plat, contre-tranchant et pans creux, sans marquage sur le dos, frappée du poinçon de faisceau de licteur chapeauté du bonnet Phrygien  (les faisceaux de licteur sont un symbole très présent à la révolution de 1789), poinçon de contrôle des lames durant la période révolutionnaire de 1793 à 1799.

La lame mesure 85 cm de long pour 7 cm de flèche, 3.5 cm de large au talon.

Le sabre pèse 0.870 kg et 1.4 kg avec fourreau, il est donc moins lourd quelle sabre de l'an XI ( voir le Sabre AN XI de notre collection




Poinçon au Coq, poinçon de réception des armes réglementaires de 1793 à 1799.


Il est plus maniable, mieux balancé avec une flèche supérieure de 2cm, c'est un sabre aussi efficace que le sabre des cavaliers légers anglais, le Modèle 1796 ( voir celui de notre collection).

On comprend pourquoi il a eu une telle longévité sur les champs de bataille!

On retrouve ce sabre entre les mains d'un des héros du roman de Arturo Perez-Revente 'Le Hussard"



Un émouvant témoin du passé 
© SabresEmpire 


3eme Hussard par Herbert Knotel ©


Monture qui est la grande soeur du sabre dessiné par Boutet pour la Garde Impériale


© Trompette des Chasseurs à Cheval de la Garde des Consuls
 vers 1803 par P Benigni il porte un sabre dans la lignée du 1777


Fourreau, à deux anneaux de bélières et alèses en bois... de fabrication plus travaillée que les sabres de troupe; piton de bélière en laiton, anneaux en fer, dard du fourreau en fer (le modèle initial de 1777 le dard en fer ne couvrait que la partie postérieure de la bouterolle, ensuite le dard entoure entièrement la bouterolle comme sur notre version).

Il se caractérise par des garnitures échancrées en demi-cercles, typiques du consulat, surlignées d'un filet gravé, probablement pour le compte d'un sous-officier.

La longue chape ainsi que la bouterolle en cuivre sont fixées au cuir du fourreau par deux agrafes à l'arrière du fourreau.

Il précède l'évolution à venir du sabre créé par Boutet pour les chasseurs à cheval de la garde en 1802. 

Le célèbre modèle tant recherché et copié par les faussaires dès les années 1830.


Poignée en bois gainée d'une basane de veau bouillie, sans filigrane (tradition hongroise oblige!). On peut voir la ficelle sous la basane qui entoure la fusée de bois, certainement du hêtre...


Il a gardé de son ancien propriétaire l'attachant cordon de cuir dit "de "fourrage".

Les sabres de Hussards ont peu évolué depuis le modèle de 1752 de l'Ancien Régime, ils ont toutefois perdu l'oeillet sous la calotte qui permettait le passage de la dragonne.

Voici quelques données extraites du livre de Jean Lhoste et Patrick Resek
"Les sabres de l'armée française" quant à l'évolution du modèle de 1776:

MODELES         LONGUEUR LAMES    LARGEUR TALON    FLECHE     FORME LAME
1776                    81.22 cm                          4.06 cm                        4.51-4.74     plate
1778                    81.22                                3.83 cm                        7.22 cm       pan creux  
1783                    ie                                       ie                                 ie                ie
1786                    ie                                       ie                                 6.99 cm       ie


Durant la période de troubles, engendrée par la Révolution Française, la fabrication des armes va se trouver perturbée, ainsi par manque de cuivre des modèle de l'an IV ou IX pourront avoir des montures ou garnitures de fourreau en fer.


Cavalier du 7 ème Régiment de Hussards 



© SabresEmpire


Ainsi en 1793 à Klingenthal, le travail est quasi arrêté, le premier contrôleur, Jacques Mouton, prendra les rênes de la manufacture pour répondre aux demandes du Comité de Salut Public, qui cherchait une plus grande qualité de la fabrication et un accroissement des quantités.

De 1793 à 1798, la manufacture de Klingenthal frappe les montures de laiton des hommes de troupe du poinçon de contrôle au coq en guise de contrôle et du faisceau de licteur pour le contrôle des lames.



4 eme  Hussard © P Benigni


La révolution française verra jusqu'a 380 fournisseurs, réquisitionnés ou non par le Comité de Salut Public pour fournir les armes des conscrits des Armées Révolutionnaires.

Le sabre de Hussard coûte en 1797...20 Francs 50, celui de Chasseur 18 F 50, celui de Carabinier à lame pleine 15 F 50, celui à la lame à deux gouttières 18 francs et le sabre de Dragons 17 F 50 (source Premier Vendémiaire An VI-22 Sept 1797).

C'est le sabre des Hussards de Valmy, Lodi, Arcole, Rivoli, de la campagne d'Egypte, Marengo, Austerlitz mais il sera aussi entre les mains des Chasseurs à Cheval de la Garde des Consuls (avec toutefois un laiton plus "chaud", de meilleur qualité) durant leurs exploits à la bataille de Marengo, en Juin 1800. 


Poinçon au faisceau de licteur pour le contrôle des lames sous l'oreillon


Hussard et son sabre 1776


A 800 contre plusieurs milliers, les Chasseurs à Cheval de la Garde des Consuls ont tenu bon pendant cinq heures, laissant le temps aux troupes du général Desaix d'arriver sur le champ de bataille. 

La Garde des Consuls touchera ensuite le célèbre sabre de Boutet en 1802 et l'ensemble de la cavalerie légère française sera doté des sabres à la Chasseur de l'an IX et An XI.


Hussard Hollandais en 1798 et son cordon de fourrage
par Van Der Tas, Queen Royal Collections ©




Recrutés en Hongrie puis en Allemagne, et intégrés dans l’armée française depuis Louis XIV, les hussards font preuve de particularités dans leur équipement et resteront attachés fortement à leurs traditions.

Ainsi beaucoup y resteront fidèles, certains jusqu'en 1812...la campagne de Russie fera le reste! faisant disparaître des rangs, le sabre à la Hongroise, ramené par les hussards du Comte de Bercheny au milieu du XVIII ème siècle.

Aux six régiments de hussards, existant sous l'ancien régime et forts de 5000 sabres, s'ajoutent en 1791, les formations de volontaires montés. En 1793, l'ensemble des troupes est réorganisé en douze puis quatorze régiments.

Corps aux uniformes très chamarrés, la Révolution permettra aux Hussards, les extravagances les plus folles en matière d'uniforme, creuset de la future richesse des uniformes que connaîtra l'Empire.
Ainsi en 1801, même les chasseurs à cheval de la garde consulaire adopteront le fringant uniforme des hussards avec dolman et pelisse.


4 ème Hussard en 1804 par P Benigni ©


Cordon dit de fourrage noué sur les pitons de bélières


Ce dernier mérite quelques approfondissements, il est souvent confondu avec la corde à fourrage qui était enroulée autour des épaules des premiers hussards qui donnera plus tard la "fourragère", nom d'ailleurs donné par Napoléon 1er, lui-même.


Il est confondu avec la corde à fourrage, de 5 mètres avec anneau de fer, donnée en dotation avec le sac à avoine pour chaque soldat depuis la nuit des temps, puisqu'elle faisait déjà parti du paquetage des troupes de l'Empire Romain.

Beaucoup d'accessoires des hussards proviennent d'objets détournés au fil du temps de leur fonction première, telle la sabretache, le dolman, etc.

A mon humble avis (le débat reste ouvert ) les fonctions de ce cordon de cuir pourraient être les suivantes :

- Cordon de cuir de secours pour remplacer une dragonne de sabre, une bride cassée, ou permettre un garrot, etc.

- Mais surtout, la façon compliquée et durable de nouer ce cordon autour des anneaux de bélières, montre que l'on cherchait par une forte pression entre les anneaux; à rendre plus pérenne le montage bouterolle-chape-alèses et agrafes situées à l'arrière du fourreau.

Cela devait servir à renforcer des fourreaux de conception fragile, soumis à rude épreuve sur les champs de bataille pendant quasiment vingt ans sans interruption.

Ainsi sur notre sabre, le cordon a été noué depuis chaque piton de bélière et non pas sur les anneaux.


 Longue bouterolle de cuivre ainsi que la chape reliées au cuir et alèses de bois par deux agrafes 

Pour preuve, on ne retrouve jamais ce type de cordon sur les sabres qui vont remplacer les sabres des Hussards, tels les sabres AN IX et AN XI qui ont des fourreaux de tôle de fer, plus solides, pourtant les cavaliers avaient toujours besoin de fourrage...de même s'il était le scoubidou de l'époque, propre à faire passer le temps pendant les casernements, on le retrouverait alors sur de nombreux sabres.


Hussards du 9 ème en mission de fourrage- An IV (1796),
le Hussard au premier plan avec un fourreau en acier typique du sabre de l'An IV


Le dard, en forme de lyre asymétrique, ne présente pas d'usure majeure sur notre sabre. Certains pensent qu'une usure avancée du dard est signe d'authenticité, le terme "traineur de sabre" est plus à prendre au figuré qu'au propre, comme d'ailleurs un "traineur de guêtres", de plus cette usure dépend en grande partie de la qualité du métal utilisé pour le dard et des habitudes du cavalier qui le portait.


Les deux oreillons de la monture sécurise le sabre au fourreau


Un traîneur de sabre
Bien sûr qu'un jeune hussard, pour impressionner les passantes, devait laisser trainer son sabre sur le pavé; mais considérant que son arme lui était donnée en dotation pour la durée de la conscription et que les réparations étaient à sa charge, pourquoi laisserait-il son arme trainer dans la fange des rues du XVIII ème et XIX ème siècles! au lieu de le tenir à la main ou sous le coude.

Le terme traineur de sabre fut surtout utilisé par les non militaires et royalistes, de façon péjorative, ainsi peut on lire dans le livre de Capefigue "L'Europe pendant la révolution française " publié en1843:

"les traîneurs de sabre remplaçaient les mousquetaires, les officiers aux gardes et chevau-légers de la reine; avec cette différence que si les gentilshommes ne pouvaient se séparer d'une impertinente légèreté, polie mais railleuse, les traîneurs de sabre restaient grossiers, impératifs, dominateurs au milieu de cette société, méprisant les bourgeois avec plus de hauteur el de dédain que la féodalité ne traitait les manants des villes; ils ne les désignaient que par des épithètes injurieuses et méprisantes. Les traîneurs de sabre inventèrent ce mot de pèkin pour désigner tous ceux qui n'étaient pas militaires.

Cette classe grandit considérablement à mesure que l'armée conduit de glorieux succès, jusqu'à ce qu'elle s'emparât tout à fait de la société par l'avènement à la dictature du général en chef des sabreurs d'Italie.

Les fournisseurs remplaçaient les financiers d'autrefois, rôle brillant de comédie, pauvres amants trompés, généreux et magnifiques. Un fermier-général jetait des colliers d'or, des billets de la caisse d'escompte à Lisette, avec cette profusion oublieuse qui ne calcule rien; son souper abritait les gens de lettres, les artistes; Voltaire était l'ami de La Popelinière; le magnifique Helvétius réunissait dans ses salons dorés tous les encyclopédistes, gens moqueurs, spirituels, quand le soir, sur la petite causeuse, le vin de Champagne pétillait dans les verres."


Coté monture, la poignée a souffert


Les soldats de la Révolution à Venise, pendant la campagne d'Italie...
le Hussard jamais sans son sabre.


Ce sabre par sa longévité, à travers la Première République Française, sous le Directoire et Consulat, est un des sabres de combat les plus attachant dans une collection, car il a écrit parmi les plus grandes pages de l'épopée napoléonienne.

7eme Bis Régiment de Hussard en Egypte 


Calotte à longue queue dites en forme de cuillère


Trompette du Rgt
des Dromadaires

C'est aussi le sabre qu'équipait le Régiment 7ème Bis de Hussard, témoin prestigieux de la campagne d'Egypte de 1798 à 1801.

Il va jusqu'a équiper le Régiment des Dromadaires, souvent ils préféreront utiliser un sabre à la Mamelouk ( voir celui de notre collection)

Le 6 janvier 1799, Bonaparte rentré au Caire publie trois jours plus tard, un arrêté stipulant la création du Régiment de Dromadaires.

Pour la campagne d'Egypte, l'armée française forte de 3000 cavaliers cavalerie, est embarquée sans  montures.

Ils n'emportent avec eux que leur sellerie. Les attelages d’artillerie eux sont réduits au minimum quant au nombre de montures, même pas suffisant pour assurer le débarquement des pièces et des caissons.

Avant de quitter la France pour l'Egypte, Bonaparte écrit au Directoire, que l'on peut compter facilement sur la réquisition de 10 000 à 12 000 très bons chevaux.

C'est une grave erreur, les mamelouks et arabes ne céderont leurs chevaux, qu'une fois trépassés.




La remonte de la cavalerie devient aussi quasiment impossible, c’est donc à pied que les chasseurs, hussards (7 ème Bis Régiment de Hussard ) et dragons se dirigent vers le Caire depuis leur débarquement d'Alexandrie, transportant sur leur dos leur équipement équestre y compris des selles trop larges pour le dos plus étroit des chevaux arabes.

Desaix écrit à Bonaparte "Je dois me débarrasser des Mamelouks, mais mon Général, vous savez que les succès sont sans fruit sans cavalerie ".





Bouton de rivure sur le "couvercle" (terminologie de l'époque)


Le fameux Régiment des Dromadaires en Egypte, avec un sabre de Hussard Modèle 1776,
beaucoup préféreront un sabre de Mamelouk.


Aussi Bonaparte décide l’organisation d’un corps de Régiment de Dromadaires, qui tiendra à la fois de l’infanterie et de la cavalerie, et que la rapidité de sa marche appellera à rendre de grands services.

Y seront incorporés dans ses rangs principalement des fantassins mais aussi des cavaliers sans monture.

Ils seront dotés d'un fusil à baïonnette, d'une lance (au moins au début) et du sabre que nous présentons ici.

Garde à une branche marquée du poinçon de réception des armes réglementaires de 1793 à 1799.


Ces drôles de cavaliers seront tour à tour: messagers, transporteurs d'affut de canons, en charge du renseignement...mais surtout ils adopteront une nouvelle forme de combat, démontant de leurs dromadaires se formant en carré, souvent protégés  par leurs montures couchées, puis repoussant l'ennemi, remontant sur leurs dromadaires pour poursuivent l'ennemi à outrance.

Ainsi le Capitaine de la Greverie dans son ouvrage sur le "Régiment de Dromadaires" relate le suivant:
Le mystère des Hiéroglyphes

"Les soldats-dromadaires pouvaient joindre la mobilité de la cavalerie à la solidité de l’infanterie. Désormais , nul besoin de craindre pour une troupe l’assaut brutal et l’attaque percutante des cavaliers orientaux. Non seulement les soldats-dromadaires sont en situation d’assurer leur propre défense, mais ils se trouvent encore capables de prêter leur appui à des forces plus vulnérables.

 En leur compagnie, des escadrons, des détachements, peuvent s’aventurer loin du gros des armées sans pour cela encourir des risques néfastes. D’autre part, si l’adversaire visé s’avère comme peu nombreux, il est loisible aus soldats-dromadaires de l’écraser à eux seuls. Se muant tour à tour de prompts assaillants en lutteurs opiniâtres, et opérant isolément, ils acquièrent alors une allure si rapide que les fuir devient impossible. Les services rendus à l’armée d’Orient par un pareil corps sont multiples et inappréciables."


On tentera à leur création de les disposer dos à dos,
pour ne pas les laisser se faire surprendre par les Mamelouks


Quel chemin parcouru pour un conscrit de la nouvelle République, venu d'un terroir français, enrôlé dans un régiment de Hussard venu découvrir les hiéroglyphes de Carnac et apprendre à combattre depuis un dromadaire retord sous une chaleur étouffante.


Chape du fourreau avec l'encoche pour les deux oreillons bombés en navette de la garde









Remerciements:

Un grand merci et hommage à tous les illustrateurs et peintres:

 Rousselot, Begnini, Knötel, Telenik,Yejov, Orange, Meissonier, Gericault, Detaille, Leroux, Collingwood, Vernet, Gros, Conrad, Ganier Tanconville, Toussaint et tant d'autres... qui mettent des formes et couleurs sur notre imaginaire et permettent grâce à leurs immenses talents et travail d'égayer ce site.



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