Sabre d’Officier du 33 ème Régiment Infanterie Légère de la Grande Armée




Sabre d'un officier du 33 ème Régiment d'Infanterie Légère du Premier Empire.

Lame gravée "33ème REGIMENT I……...EGERE", en partie effacée avec trophée et feuillages sur l'autre face.

Il avait conscience de son statut de troupe d'élite par rapport à l'infanterie de Ligne et le manifesta par la beauté et l'originalité de son sabre.

La formation en tirailleur, loin des lignes, faisait une cible facile pour la cavalerie ennemie, aussi les officiers du Léger aimaient à se défendre avec des sabres à lame courbe.

La monture est en bronze doré, à une branche arrondie, ajourée et se terminant en une larme élégante.

Geert Boomgaard, un Hollandais de 111 ans qui mourut en 1899 fut le dernier vétéran des guerres Napoléonienne, un tambour du 33ème Régiment Léger qui faisait partie des 77 hommes de son régiment qui passèrent la Bérésina.


Joli pommeau quadrangulaire


Le pommeau est quadrangulaire, à moulure et courte jupe. Demi-oreillons ornés d’une magnifique large palmette, avec quillon en tampon.

Fuséee en ébène quadrillée.

C'est une monture intéressante car différente des modèles classiques d'infanterie de 1800 à calotte en côtes de melon (voir celui de notre collection).






" 33ème REGIMENT I……...EGERE "





Infanterie Légère en action







La monture, en bronze doré, rappelle les sabres d'honneur offerts à la garde des consuls et aux soldats d'infanterie, monture élégante de Boutet qui inspirera le sabre briquet des Grenadiers à pieds de la Garde des Consuls, avec la terminaison en larme de la branche.

Il en est de même des larges demi-oreillons qui rappellent ceux des sabres d'honneur de 1800 à 1804.

Ce sabre est cité dans le livre "Armes blanches : symbolisme, inscriptions, marquages, fourbisseurs, manufactures " de Jean Lhoste  et Jean-Jacques Buigne.





Infanterie Légère au combat

Lame de 75 cm à faible courbure et large pan creux. Elle est gravée de trophées et feuillages sur une face et sur l’autre porte l’inscription : " 33ème REGIMENT I……...EGERE ".

La lame a un double tranchant encore très aiguisé sur les derniers 10 cm avec des restes de dorures et bleuie au talon.

Fourreau cuir noirci à deux garnitures en laiton découpé en accolade oblique et gravé de filets. Chape à bouton et dard laiton dissymétrique.

Le sabre pèse 0,7kg et 1kg avec fourreau.




En théorie, l'infanterie légère est destinée à opérer dans les terrains difficiles, bois, traversée de cours d'eau, terrain montagneux, mais de fait, elle est très souvent utilisée comme l'infanterie de ligne.

Elle ne diffère de cette dernière que par l'appellation et l'uniforme. Son armement, son équipement, son entraînement et ses missions sont les mêmes.

L'organisation est similaire à l'infanterie de ligne. La principale différence vestimentaire réside dans les revers qui sont bleu foncé dans l'infanterie légère alors qu'il est blanc dans l'infanterie de ligne.








Un sabre courbe pour mener les hommes au combat




À noter que l'infanterie légère est capable de combattre en tirailleur. Elle est souvent placée en avant des bataillons de ligne lors des batailles.

La formation en tirailleur fait d'elle une cible difficile pour les tirs ennemis (mousqueterie ou artillerie), alors que ceux-ci, se trouvant en formation serrée, sont très sensibles à son tir.

En revanche, face à une charge de cavalerie, les tirailleurs ne peuvent pas opposer de résistance efficace. Aussi les officiers aimaient à porter des sabres propres à se défendre efficacement, tel le sabre présenté ici.








Historique du 33 ème Régiment d'Infanterie Légère


Au début de 1808, l’armée française est en difficulté au Portugal,
pays auquel elle doit faire appliquer le blocus envers l’Angleterre.

Prévenant, l’Empereur fait préparer à Metz et Nancy deux brigades d’infanterie provisoires.

Elles ont pour ossature des hommes issus des bataillons de dépôt. Le 27ème léger est « taxé » et il forme, avec certains hommes et nouvelles recrues, un bataillon qui sera inclus dans le 8ème régiment provisoire d’infanterie.

Il est créé à Nancy. Le décret du 5 novembre1807 crée des régiments provisoires dont le 7ème et le 8ème. On les retrouve plus tard dans un 33 ème et ensuite dans un 34 ème d’infanterie légère.

Le 30 septembre 1808, la France est contrainte de signer la convention de Cintra et d’évacuer le Portugal.

Après Baïlen le 8ème régiment provisoire est refondu dans un nouveau 33ème régiment d’infanterie légère. Ce qui reste de ce régiment sera dissout en 1809. Certains rejoindront la
garde du roi Joseph à Madrid (12 janvier 1809).






Hollandais à la Béresina



Lors de l'annexion de la Hollande à la France en 1810, les 7 régiments de ligne hollandaise formeront les régiments français de ligne N° 123, 124, 125 et 126 pendant que le 1er Jagers (régiment léger) avec le premier bataillon du 6 eme de Ligne du Royaume de Hollande formeront le 33ème léger français.

L’intégration des unités d’élite hollandaises répond au souci de Napoléon de marquer concrètement l’appartenance politique de ces territoires à son aire de souveraineté. Le cas des deux bataillons de vélites royaux, formés de fils de militaires hollandais morts en service, d’orphelins et d’enfants trouvés, est tout aussi intéressant.

Incorporés dans la Garde en janvier 1811, ils deviennent en mars le noyau du régiment des pupilles, qui accueille des adolescents tirés des hospices de l’Empire et qui finit par compter, en 1812, 9 bataillons, soit 8 000 jeunes Hollandais, Belges, Italiens, Allemands et Français, versés en partie, en 1813, dans les régiments de tirailleurs.



A Krasnoë, le 17 novembre 1812, durant la campagne de Russie, le 33 ème Régiment d'Infanterie 
Colonel de Marguerye 

Légère en arrière-garde, isolé et encerclé dans la plaine, continuera de combattre sans espoir; sommé de se rendre, il refuse et, selon un témoin, se fait décimer.

A la fin, son colonel Henry Jean-Baptiste de Marguerye voit le général russe qui s'approche de lui:

"Pourquoi avez-vous fait tuer tant de monde ? C'était inutile ! »
 Vous auriez fait comme moi, mon général " »

Cette fière réponse sortait d'une face maquillée de sang, déchirée par une balle qui, traversant une joue, était sortie près de l'oreille opposée.

Un autre coup de feu avait meurtri la poitrine du colonel et un sabre s'était abattu sur lui, le blessant à la cuisse et au ventre. Mais la mort n'avait pas voulu de lui ; il fut prisonnier par les russes...il rentra en France en Aout 1814.


Carrière du Colonel Henry Jean-Baptiste de Marguerye (Source Geneanet.com):

Novice le 11 août 1799 à bord des vaisseaux l'Entreprenant et le Duquesne, volontaire au 5ème régiment de dragons le 16 décembre 1800, employé au corps d'observation de la Garde en 1801, brigadier le 25 octobre 1801, maréchal des logis le 21 mai 1802, sous-lieutenant le 27 février 1804

Il prend part à la campagne de la Grande Armée en 1805, entré au service de la Hollande, devient lieutenant dans la cavalerie de la Garde Royale, aide de camp du Roi de Hollande le 7 juillet 1806, colonel du 2ème régiment de cuirassiers le 1er octobre 1809, est affecté à l'état-major général le 12 mai 1810.

Il revient dans l'armée française après la réunion de la Hollande à l'Empire, commande à titre provisoire le régiment d'infanterie légère le 6 août 1810, incorporé avec le 1er bataillon du 6ème régiment d'infanterie de ligne hollandais pour former le 33ème régiment d'infanterie légère le 18 août 1810, participe à la campagne de Russie en 1812, blessé à la bataille de Krasnoïe le 17 novembre 1812, fait prisonnier de guerre par les Russes, rentré de captivité le 10 août 1814, est nommé colonel du 80ème régiment d'infanterie de ligne le 4 octobre 1814.

Il est remplacé dans ses fonctions aux Cent-Jours et admis au traitement de réforme le 19 avril 1815.



Infanterie Légère aux avant-postes


Le régiment sera anéanti, il ne restera que 77 hommes sur 2200. Reformé le 13 mars 1813, le régiment sera à Hamburg et Mäesrtich sous les ordres du colonel Le Baillif  sous le Commandement en chef de Davout.

En avril 1814 il rejoindra le 68ème de ligne.

Geert Adriaans Boomgaard, un Hollandais de 111 ans qui mourut en 1899 fut le dernier vétéran des guerres Napoléonienne, un tambour du 33ème Régiment Léger faisait partie des 77 hommes qui passèrent la Bérézina.

La bataille de Krasnoë 
est une série d’engagements militaires ayant eu lieu du 15 au 18 novembre 1812 entre l’armée russe commandée par le général Koutousov et la Grande Armée qui subit de lourdes pertes lors de cette dernière phase de la retraite de Russie. Davout y perdit ses effets personnels, dont son bâton de maréchal, et du prestige puisqu’on l’accusa, à tort, d’avoir abandonné Ney.

Napoléon organisa lui-meme la sortie de  Krasnoë  afin de pousser plus à l'Est...puis il revint sur ses pas et le 33ème Régiment Léger avec le 8ème de Ligne fermaient la marche...le 33ème dernier régiment de l'arrière-garde fut bientot laminé par l'artillerie puis chargé par de la cavalerie...il fut anéanti! il ne restera que 77 hommes sur 2200!

Le total des pertes françaises à Krasnoë est estimé entre 6 000 et 13 000 morts et blessés et 20 000 à 26 000 disparus ou prisonniers. Les Français perdirent également près de 200 pièces d’artillerie et une très grande partie de leur train. Les pertes Russes sont estimées à moins de 5 000 mort ou blessés.


Bataille de Krasnoë

Krasnoë est une victoire russe, mais la jugeant très insuffisante, le Tsar Alexandre Ier fut furieux contre Koutouzov lorsqu’il apprit du vieux maréchal que l’armée française n’était pas totalement anéantie...Koutouzov a raté l'occasion de porter le coup fatal!

Néanmoins, en raison de l’immense popularité de Koutouzov dans l’aristocratie russe, Alexandre lui concéda la victoire et le titre de Prince de Smolensk.





Uniformes de l'Infanterie Légère par Mens at Arms ©









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