Wallonne de Cavalerie fin XVII éme siècle Europe




Forte Épée dites "Wallonne" de Cavalerie fin 17éme siècle Europe.


Le terme Wallonne est le nom donné par les français aux armes de Cavalerie ou d’Infanterie produites autour de la vallée du Rhin et jusqu’en Suisse....à monture en fer à multibranche.


© SabresEmpire


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Ces armes feront les beaux jours des armées belligérantes participant à la fin de la guerre de Trente ans après 1648....jusqu'à la naissance du 18
ème siècle.

Elles armeront presque toutes les cavaleries lourdes européennes ainsi que leurs fantassins.


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Wallonne d'un cavalier du Royal Etranger vers 1680


Les Wallonnes seront en vogue de la fin de la guerre de Trente ans jusqu’à la guerre de Succession d’Espagne qui donnera Gibraltar aux anglais….soit de 1640 à 1700...mais certains régiments français comme la Gendarmerie Royale restera fidèle à la Wallonne jusqu’en 1788 !

Notre monture est de fer avec deux branches de garde présentant deux gros renflements typiques des montures faites en Allemagne.

Le filigrane recouvrant la fusée de bois est en laiton torsadé, souvent vu sur les Wallonnes construites pour la France.


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La fixation des branches sur le pommeau est à crochet et non pas vissée comme pour beaucoup de Wallonnes allemandes.


La monture présente deux pontâts, le plus large est percé de petits trous souvent dénommés "brise-pointes"...ils permettent en fait à l’eau de s’échapper et d'alléger la monture de fer.



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Le moins large des pontât est plein et strié de large raies dans le métal, accueillant un fort poucier.

Ce poucier ou pièce de pouce sera commun à toutes les fortes épées du 17éme puis disparaitra avec les montures en cuivre du début 18éme siecle, remplacé par des sanglons en cuir.


Le quillon est très recourbé, en forme de larme...afin d'éviter de potentiels accros aux buffleries ou habits.


La lame de 87 cm est plate à double tranchant, la pointe est en langue de carpe fortement arrondie.
L’épée est longue de 99 cm pour 0.95 Kg….beaucoup de lames viennent de Solingen ou portent la marque au loup de Passau…la notre est exempte de marquage.

Le fourreau qui devait être de bois recouvert de cuir avec une chape en métal n'a pas survécu.


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Cavalier Suédois vers 1676


Ces forte épées apparaissent sur les champs de bataille vers 1640 et se distinguent des rapières à branches et des Tazas par une lame plus courte (moins de 80 cm pour l’Infanterie et de 80 à 100 cm pour la Cavalerie) beaucoup plus robuste et pouvant frapper de taille et d’estoc. 


Guerre de Trente ans 1618-1648


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Elles ont des gardes à deux, trois ou quatre branches, simples mais très efficaces…le terme Wallonne utilisé en France semble être apparu au 19éme siècle.



Arquebusier anglais
1660


Il est difficile pour les Wallonnes, en service en France, de les distinguer des armes utilisées à l’étranger…la région de production étant la même ! 

Toutefois il semble que les français préfèrent la monture à crochet et non pas à vis...
de plus le double pontât français prend plus l'apparence d'un coeur que la forme d'un huit chez les pays du Rhin.


La forte épée en fer à multibranche s’accompagne en ce milieu du 17éme siècle souvent d'un casque à nuque articulée, le Lobster Tail Helmet ainsi que d'une veste épaisse en buffle. 


Lorsque les premières Wallonnes arrivent en France à la fin de la guerre de Trente ans...l'Europe sort d'une  guerre qui a impliqué l'ensemble des puissances européennes à l'exception de l'Angleterre et de la Russie.

Cette guerre aux conséquences graves tant sur le plan démographique qu’économique verra l’appauvrissement des États allemands et du royaume d'Espagne au profit de la France de Louis XIV.




Bataille de Rocroi en 1643 opposant l'armée espagnole des Flandres à la France...la majorité des troupes y portent la rapière...la forte épée dites Wallonne sera ramenée en France après cette campagne


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Marquis de Louvois
1639-1691

Il existe une lettre dans la correspondance du ministre Marquis de Louvois datée de St Germain le 22 février 1679 et qui s'exprime ainsi : 

"Le roi voulant que sa cavalerie soit dorénavant armée de sabres au lieu des épées que les cavaliers ont eues jusqu'à présent, Sa Majesté m'a commandé de vous en donner avis afin que vous en informiez les colonels ................... et garde l'argent pour faire cette dépense qui ne sera pas bien considérable............"

Le ministre Marquis Louvois chargé d’équiper les troupes avec une forte épée n’excédant pas 100 sols fera appel aux manufactures de Solingen, ainsi est né le modèle de 1679 ...

...toutefois il n'existe pas de douments graphiques ou descriptifs de cette épée...Monsieur Aries avança qu'il s'agissait peut-être d'un modèle commun à double pontats et simple branche de garde...


Lame en langue de carpe © SabresEmpire


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Supposé Modèle de 1679
© Planche Christian Aries



...L'arme créée par Louvois sera le premier modèle officiel de l'Armée Française!


En fait les colonels des Régiments conservent la liberté de se fournir en sabres et épées auprès des fabricants de leur choix et ce jusqu'en 1760, Klingenthal est crée en 1730.

La deuxième moitié du 17
éme siècle voit de grands bouleversements  dans les épées…On voit apparaitre la monture à pas-d'âne ( voir celles de la collection)... deux anneaux, disposés dans le plan de la lame afin de passer les doigts pour accroître le contrôle de l'arme (en fait à l'origine ce sont des anneaux horizontaux des montures des épées du 16ème siecle proche du talon de la lame, des brises lames!).

Les rapières se raccourcissent et restent l’apanage des officiers qui la préfèrent 
à la Wallonne des hommes de troupe ou cavaliers du rang.


Officier du Regiment Cuirassier du Roi vers 1689 et sa Wallonne


Vers 1660 les officiers préfèrent la forte épée avec une monture à la mousquetaire, utilisée par la majorité de l'Infanterie dès 1700.

Une différenciation s'opére entre l'arme lourde de guerre, et l'arme civile ou de parade, légère et esthétique… les allemands nomment les Wallonnes sous les termes 
Felddegen ou Hauddegen…ce dernier voulant dire 
tranchoir de combat “ !

© SabresEmpire


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La forte épée Wallonne née en Allemagne est vue comme une arme brutale de champs de bataille  et non de parade.


Au même moment, on trouve en Angleterre des épées de la même lignée que les wallonnes... 

...durant la guerre civile les Hounslow ou Mortuary swords…très proches des Wallonnes quant à leurs montures et lames. 

En Ecosse perdurent les épées à panier telles que celles présentées dans notre collection.

En Italie, règne une autre sous famille des épées à panier: la Schiavone


Statue d' Oliver Cromwell avec une "Hounslow sword" © SabresEmpire


Cavalier Anglais vers 1650

Dès le début du 18éme siècle, la rapière et la Wallonne sont remplacées pour les civils par la petite épée ou épée de cour, tandis que toutes les cavaleries européennes adopteront les fortes-épées souvent à monture en cuivre ( moins chère à produire que la monture en fer, forgée par des artisans forgerons) avec des lames de plus en plus courbes ou des épées à monture dites à la mousquetaire (voir celles de notre collection).

Les premiers « housards » français furent  recrutés par le comte de Kroneberg pour Louis XIV en 1692, composés principalement de déserteurs de l'armée austro-hongroise, ils amenèrent dans leurs bagages des sabres courbes, inspirés des modèles ottomans...

...Ils remplaceront les fortes épées et Wallonnes au cours du 18ème et 19ème siècle pour inscrire les plus belles pages des sabres courbes sous le Premier Empire.

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Une sous-famille des Wallonnes ou forte epée à multibranches perdurera jusque fin du 18ème siècle avec les modèles propres à la Gendarmerie du Roi  et ceux propres aux "gardes corps du Roy".

Louis, Dauphin de France (1729–1765)
 avec une Wallonne  d'Officier de Cavalerie vers 1760
(Musée national du Château et des Trianons)




Sources Graphique :

- History of the Cavalry by Z. Grbasic and V. Vuksic





Rapière XVIIe siècle à taza




Rapière du XVIIe siècle à taza.

C’est l'épée des Trois  mousquetaires, du capitaine Fracasse, de Cyrano de Bergerac et autres héros des romans de cap et d’ épée.

Elle est gravée de deux des quatres vertus cardinales Prudencia et Justitia...et de 1572... la date anniversaire de la Saint Barthélemy.

Période de Viollet le Duc.













Athos héros d'Alexandre Dumas


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Sur une face est gravé "Justitia 1572" (mais le style de cette rapière date des années 1620), sur l'autre face est gravé "Prudentia 1572".

1572 est la date anniversaire de la Saint Barthélemy...

Les quatres vertus cardinales sont:

La prudence,
La tempérance
La justice
Le courage

Les quatres vertus que l'on retrouve dans les textes des religions et notamment des Evangiles, procurent facilité, maîtrise et joie pour mener une vie moralement bonne sur terre.



Elizabeth 1er dans Spheara Civitatis 1588...au centre la Justice autour les vertus cardinales et autres telles que la clémence, la fortitude, la religion...et la prudence





L'amiral de France Gaspard de Châtillon, Sire de Coligny,
assassiné en 1572 lors de la Saint Barthélemy





La garde à taza présente plusieurs motifs d'oiseaux.
La lame atteint 92 cm pour un total de 112 cm et 2.3 cm au talon.









Henri III de France













Mousquetaires







Traité d'Escrime pour la rapière






Le plus célèbre des bretteurs ...d'Artagnan



La rapière (de l'espagnol espada ropera; littéralement épée à vêtement, épée que l'on porte en habits de ville) est une épée longue et fine, à la garde élaborée, à la lame flexible, destinée essentiellement aux coups d'estoc. 

On notera que la rapière, même si elle n'est pas faite pour trancher un homme en deux, est affûtée, et qu'elle peut causer de sérieuses entailles si un coup à la volée atteint l'adversaire.

Seules les "épées de cour" (et certaines grandes "épées de guerre" du XVe ou XVIe siècle) ont des lames uniquement destinées à l'estoc, lames qui sont d'ailleurs de section ronde, carrées, triangulaires ou de toute autre forme qui la dépourvoit de tranchant.


Duel par Lucien Rousselot devant le Louvre ©


C'est une arme très courante entre la fin du XVe et la fin du XVIIe siècle. Pendant la seconde moitié du XVIe siècle, les épées subiront plusieurs changements.

Les gardes verront leurs quillons s'entourer de deux anneaux perpendiculaires à ceux-ci, partant du haut du ricasso, et à partir desquelles d'autres branches viendront éventuellement s'ajouter, de part et d'autre de la poignée à la branche de garde initiale.

Ce panier, protégeant davantage la main, puisque l'enveloppant presque totalement, contribue, avec l'allongement et l'affinement des lames à l'avènement de la rapière.

Début  XVIIe siècle, la rapière et la dague deviennent inséparables. C'est également à cette époque que les Italiens, qui vont alors entrer dans leur période Baroque, vont, à l'image de ce mouvement, donner un caractère plus excessif et plus généreux à l'esthétique de la garde. Et c'est la rapière en squelette telle que on se la figure: multiplication des anneaux du panier, rajout d'autres branches de garde.

La lame ne servant pas à trancher, et étant très légère par rapport à une épée de taille, elle a l'avantage de pouvoir être très longue, sans que l'on ne se soucie de la taille ou du poids de la poignée, du centre de gravité.

A partir de 1620 environ, la rapière va aller de changement en changement. En effet, les allemands, sans pour autant s'intéresser énormément aux techniques d'estoc de l'arme, vont avoir l'idée de garnir de plaques les anneaux de sa garde.


Le jeu de Piquet par Ernest Meissonier ©

Ainsi, c'est la naissance de la garde Pappenheimer, qui malgré sa lourdeur, en séduira plus d'un pour son coté plus défensif. La plaque va alors progressivement remplacer l'anneau.

De la même manière, les espagnols, restés très classiques, vont vers 1630, débarrasser la rapière de sa garde filiforme et compliquée en la remplaçant par un simple bol renversé (en taza, tasse en espagnol) d'où ne sortira plus en théorie qu'une seule branche de garde.

Enfin, vers la fin du règne de Louis XIII apparaît en France une nouvelle lame, plus légère: la lame à pans creux (de section triangulaire, à trois pans), uniquement destinée à l'estoc.

On s'empresse alors d'équiper les nouvelles armes espagnoles de ces lames, en allégeant encore une fois le tout (raccourcissement net du ricasso, ceci entraînant inévitablement la construction de plus petites gardes en coupe). Cette nouvelle esthétique constitue la base des épées de cour du XVIIIe siècle.

Sur les champs de bataille, la rapière disparait vers 1670 au profit d'une arme plus solide, à la lame plus large propre à servir la cavalerie comme l'infanterie...la célèbre forte-épée dites Wallonne ( voir celle de notre collection), telle que celle de notre collection.


Arquebusier des guerres de religion avec une transition entre la rapière et la forte-épée