Forte-épée des Compagnies Franches de Marine XVII et XVIII ème siècles




Forte-épée des Compagnies Franches de Marine du Roi de France, XVIII ème siècle.

Cette lame possède une âme, celle des paysans de France qui signaient d’une croix un parchemin tendu par un sergent recruteur au bel uniforme et se retrouvaient à guerroyer à Québec ou à Pondichéry.

C'est l'épée des troupes de Fort Carillon ou des Plaines  d'Abraham, au côté du marquis de Montcalm.

C'est une arme rustique, proche des sabres de grenadiers ou fusiliers réglementaires de 1680 selon Louvois, destinée aux troupes royales.





La lame, à arête médiane, est de 72 cm et 2.5 cm au talon. La monture en laiton est à simple pontat avec une fusée de bois recouverte d'un beau filigrane de fils de laiton torsadé.


Le pommeau en forme de poire inversée est assez lourd pour faire contrepoids. Le fourreau manquant devait être composé de deux atèles de bois recouvertes de cuir avec chape et bouterolle en laiton. Elle est identique aux sabres des Compagnies Franches des Galères.


© SabresEmpire


Soldats des Compagnies Franches











Les compagnies franches de la Marine furent un ensemble d'unités d'infanterie autonomes rattachées à la Marine royale et vouées à servir indifféremment en mer et sur terre. Ces troupes constituaient la principale force militaire de France pouvant intervenir et tenir garnison en outre-mer de 1690 à 1761, date de leur radiation. 


Quant au terme «franche», il signifie que ces compagnies étaient indépendantes, les unes des autres, contrairement aux compagnies de l'armée régulière métropolitaine qui appartenaient à un régiment.



Ces armes étaient de médiocre qualité, tant les lames que les montures.
Un fusilier se sert de son fusil et rarement de son épée. Elles étaient petites, pas très robuste et n'offraient que peu de protection pour la main. 

Elles se portaient du coté gauche avec la baïonnette, dans un fourreau de cuir. Par ailleurs, peu de temps après leur arrivée, les soldats des Compagnies franches remplacèrent souvent l'épée par une hachette, instrument beaucoup plus pratique pour la survie dans les bois.

Mais fait intéressant…quand le soldat obtenait son congé définitif pour entrer dans ses foyers, il pouvait garder son épée avec lui, car la profession des armes conférait au soldat une certaine noblesse qui justifiait le port de l’épée!

























Outre le service des armes des navires royaux, les soldats de marine sont voués au service outre-mer. Ils assurent dans les colonies les mêmes missions qu'en Europe.

Mais la situation dans les colonies est naturellement bien différente
Pendant la première moitié du XVIIIe siècle, les Compagnies seront quasiment les seules "troupes réglées", les seules unités militaires régulières à être présentes en permanence partout dans l'empire colonial français.

De par leurs compétences, elles en forment bien vite le noyau défensif aux côtés des milices, luttant selon les latitudes contre des "descentes" de nations rivales, de pirates et d'indigènes hostiles, voire contre des révoltes d'esclaves.
Loin des théâtres de guerre européens, la marge d'action des militaires est considérablement étendue en outre-mer.

En Nouvelle-France et aux Indes, des détachements des compagnies sont présents loin dans l'intérieur des terres, occupant des postes isolés dans l'immensité des territoires français ou sous influence française. En témoignent les forts disséminés le long de la vallée du Mississippi jusque dans l'ouest du Canada en passant par les Grands Lacs.

Rappelons que les soldats viennent de France et sont invités à s'installer là où ils sont affectés, ce qui les conduit par la force des choses à nouer des liens avec les colons et les indigènes.

Ces contacts fructueux les intègrent peu à peu dans la société locale dont ils adoptent certaines coutumes et techniques.

En matière militaire, les fantassins postés au Canada et en Louisiane ajouteront à leurs spécialités la « guerre à la canadienne » ou « petite guerre ».

Oubliant la bataille rangée, les soldats de Marine mènent une guerre de harcèlement aux côtés des miliciens canadiens et des tribus amérindiennes alliées contre les établissements anglais ou les tribus leur étant opposées.




Marquis de Montcalm au Fort de Carillon


Dés la fin des hostilités, en 1668 contre les Hurons, les premiers soldats démobilisés seront encouragés à s'établir en permanence en Nouvelle-France.

Plusieurs d'entre eux épouseront une «fille du Roy» nouvellement arrivée de France et «prennent pays» en Amérique et se promèneront au bras de leur bien aimée, arborant fièrement leur ancienne épée, il en sera de même jusqu'au fâcheux traité de Paris en 1763.















Epée de Cour Française début XVIII ème siècle




Epée de Cour du début du XVIII ème siècle avec garde à pas-d'âne en laiton et argent. 

La garde est en forme de huit, ciselée avec travail de métal embossé au dessin de rubans. 
Fusée à cannelures en spirales.




Cinquième position du salut


© SabresEmpire


L'art de l'escrime




Lame de 82 cm à section triangulaire, marquée sur les deux faces « Scipio » et décorée d’un dessin de personnage à l'antique, empanaché. Lame large de 2.5 cm au talon.




Désarmé!










La garde ressemble à l’épée historique de George Washington, qui lui fut donnée par le Edward Braddock sur son lit de mort à la bataille de Fort Général Duquesne en 1755 ; elle est conservée au musée de Mount Vernon.Dans la première décennie du XVII ème siècle, en France, sous le règne d'Henri IV, on attribue aux duels environ 30.000 décè

Intermédiaire chronologique entre la rapière et l’épée ou fleuret d’escrime, l’épée de cour est une arme créée dans la deuxième moitié du XVII ème siècle et utilisée jusqu'à la toute fin du XVIII ème siècle.

Plus courte que son ancêtre, la rapière, et presque exclusivement conçue pour l’estoc, elle est reconnaissable à sa garde en figure de huit.





Évolution toute en finesse de la rapière d’antan, elle est quasiment réservée aux duels, entraînements et compétitions dans les salles d'armes.

Elle n'apparaît que très peu sur les champs de bataille, où on lui préfère le sabre pour la cavalerie ou la baïonnette pour l'infanterie, d'après l' ordonnance de Louis XV en 1767.

C’est l’épée des grands duellistes du XVIII ème siècle.




Coup de Tierce













Dans la première décennie du XVII ème siècle, en France, sous le règne d'Henri IV, on attribue aux duels environ 30.000 décès.

Les souverains finissent par se soucier de cette hécatombe qui les prive de tant de braves officiers ! Ce furent les grandes heures de la rapière.

Au XVIII ème siècle, la pratique du duel resta réservée aux grands. Certains peuvent être qualifiés de duellomanes.

Ils ne se battaient plus seulement au Pré-aux-Clercs, en bordure de Seine, mais aussi en pleine rue. Le duel était une façon de prouver sa vaillance et de s'affranchir de la tutelle royale. Les monarques absolus condamnèrent donc cette pratique.


Entre le début du 17e siècle et 1723, il y eut huit édits royaux condamnant le duel, appliqués plutôt mollement. Cependant, le comte de Bouteville, qui défiait de façon provocatrice l'Eglise et le Roi, fut exécuté le 22 juin 1627.

Corneille, Molière, Pascal et les encyclopédistes jetèrent un certain discrédit sur la pratique du duel et la notion de point d'honneur.

Frappé d'interdiction légale, le duel disparaît progressivement au XVIII ème siècle et voit l’arrivée du fleuret moucheté.




Marquée " Scipio " sur les deux faces.










Plusieurs traités furent consacrés au fleuret : " la Théorie de l'art et pratique de l'espée seule ou de fleuret" de Charles Besnard en 1653, "L'Art des armes ou la manière la plus certaine de se servir utilement de l'épée" de Guillaume Danet en 1766.

C’est l’époque de brillants escrimeurs comme le chevalier de Saint-Georges, né en Guadeloupe et élève du maitre d’armes Nicolas Texier de La Böessière ; de Faldoni, Henry Angelo et du célèbre chevalier d’Eon.

La Révolution française et l’Empire virent l'abandon du fleuret moucheté au profit du sabre, véritable arme de combat. C'est aussi le début des duels politiques, bonapartistes contre royalistes.









Duel du Chevalier de Saint Georges contre le chevalier d’Eon