Glaive modèle 1831 d'Infanterie Française




Glaive d'infanterie modèle 1831, ayant également le sobriquet de "coupe choux ".

Marquage sur la lame "Talabot 1832", lame droite à section en losange, à double tranchants et finissant en langue de carpe.

Elle mesure 48 cm pour 4 cm de talon, manque le tirant en buffle et cravate en drap.
Fourreau en cuir noir avec chape et pontet.

Monture entièrement en laiton avec poignée cannelée dit "cordons" au nombre de 26.

Il fut créé sur le concept du court sabre d'Artillerie de 1816.

Il est mis en production des 1831 par les manufactures de Klingenthal et Châtellerault avec le concours de nombreux établissements privés dont Talabot.

Il sera de la conquête de l'Algérie.


 Marquages divers des Régiments -2052- Numéro de rack



Il remplace le briquet descendant de la réforme de Choiseul sous l'ancien régime, il a connu ses heures de gloire avec l'Infanterie du Premier Empire.

Le terme briquet viendrait (une des nombreuses hypothèses) du sobriquet employé par la cavalerie quant à ce petit sabre, briquet voulant dire canif ou petite lame...le briquet a vécu....voici le Glaive de 1831.

C'est peu une arme de combat mais plutôt un outil servant en campagne, à couper le fourrage des chevaux ou d'autres tâches au bivouac.

Adopté sous la monarchie de juillet, après la réforme du Marechal Ministre Soult, il sera en service jusqu’à la fin du Second Empire et équipera entre autres les soldats de l'infanterie, de la Garde Nationale, ainsi que ceux de la légion étrangère.







Quillons terminés en tourillons. Lame à arête médiane, longueur 46 cm.

En service sous Louis-Philippe jusque sous le second empire, jusqu’à l’adoption du fusil Chassepot et de son sabre-baïonnette de 1866.

Zouaves avec leurs glaives 1831


Talabot Frères 1832 Paris

Les frères Talabot seront de grands industriels, notamment Paulin Talabot, polytechnicien, qui sera à la création du Credit Lyonnais et de la Société Générale, dont il sera le premier dirigeant.

En 1830, Jean de Dieu Soult, Maréchal depuis le Premier Empire, devient Ministre de la Guerre (jusqu'en 1834), il reforme alors l'armée, notamment quant aux matériels et armements...ainsi les vieux briquets de l'Empire seront remplacés par un tout nouveau briquet, celui de 1831.




Soult sera le principal instaurateur de la Légion étrangère en 1831.

Il semblerait que Soult et les frères Talabot se soient entendus sur le sujet.

Les deux frères, dont Léon Talabot, qui est maître de forges   dans le Tarn, signent pour 10 ans à Tulle en 1831 pour une fabrique.

Léon dirige la société « Léon Talabot et Cie », devenue Société des Hauts-Fourneaux, forges et aciéries du Saut-du-Tarn en 1881.

Il semblerait que le Maréchal ministre Soult, en 1831,  passe commande de sabres pour l’État auprès d’une entreprise en partie lui appartenant.  

Il y eut beaucoup de scandales financiers durant la Monarchie de Juillet ainsi citons :

La Tribune, journal républicain, posa cette question : « N'est-il pas vrai que, dans les marchés de fusils et de draps, M. Casimir Perier et le maréchal Soult ont reçu chacun un pot-de-vin qui serait d'un million ? » 

Un autre journal, La Révolution, répéta la question. Tous deux furent saisis et leurs directeurs traduits devant la cour d'assises.

L'instruction établit que Gisquet avait traité l'affaire pour son propre compte, qu'il avait payé très cher des fusils défectueux, et qu'une partie de ces armes, refusées par le maréchal Gérard (ministre de la Guerre jusqu'au 17 novembre 1830), avaient été acceptées par son successeur, le maréchal Soult.

Le rédacteur de La Tribune, Armand Marrast, fut condamné le 29 octobre 1831 à 6 mois de prison, 3 000 francs d'amende et 25 francs de dommages-intérêts.

Léon deviendra député de la Haute-Vienne de 1836 à 1848,  membre du conseil d'administration de la Compagnie de Charbonnages-Belges à sa création.

Il s'associe à son frère Paulin dans la création de la Compagnie des Mines de la Grand'Combe et des chemins de fer du Gard.

Paulin deviendra une personnalité du monde ferroviaire, banquier et homme politique français.

Il contribuera à l’essor du chemin de fer en France et à l’étranger, dirigeant la PLM de 1862 à 1882, député et président du conseil général du Gard de 1865 à 1870.






C'est le glaive qui équipe la Légion étrangère, unité créée par Louis Philippe, sous l'impulsion du Maréchal Ministre Soult, en mars 1831, dans le cadre des opérations algériennes.

On retrouvera ce glaive au Mexique et en Crimée...bref une arme peu utile mais qui sera des événements épiques du 19 ème siècle.


















Sources:

- Les frères  Talabot , une grande famille d’entrepreneurs au XIXe siècle
- Wikipedia pour les scandales sous la monarchie de Juillet